Quand dire NON devient un OUI à soi-même : un éclairage gestaltiste
- msuillerot
- 27 nov.
- 2 min de lecture
Dire non paraît simple… tant qu’il ne s’agit pas de le dire vraiment. En Gestalt thérapie, la difficulté à poser ses limites revient comme un thème majeur : peur de décevoir, crainte du conflit, besoin d’être aimé, réflexes d’enfance ou habitudes relationnelles devenues invisibles.
Pourtant, apprendre à dire non n’est pas un acte égoïste : c’est un geste de présence à soi, un oui à ce qui est juste pour nous.
Voici quelques clés, inspirées de la Gestalt, pour comprendre ce qui se joue et avancer vers un non plus conscient et libérateur.

Le « non » ne coupe pas la relation : il la clarifie
En Gestalt, on considère que la relation se construit dans l’aller-retour entre soi et l’autre. Dire non permet de rendre visibles ses besoins, autrement dit de se montrer vraiment. Un non clairement posé peut créer plus de proximité qu’un oui contraint, souvent teinté de frustration ou de retrait silencieux.
Clé : avant de répondre, prenez un instant pour sentir ce qui se passe dans votre corps : ouverture ou contraction ? élan ou résistance ? Le corps donne souvent un premier indice honnête.
Dire non, c’est se responsabiliser
L’idée n’est pas d’accuser l’autre (« tu demandes trop ») mais de reconnaître que tout choix comporte une responsabilité : celle d’écouter ses limites et de les assumer.
En Gestalt, on parle de « frontière-contact » : l’endroit où je rencontre l’autre. Si cette frontière est poreuse, je dis oui par automatisme ; si elle est trop rigide, je dis non à tout. L’enjeu est de faire des choix ajustés, ici et maintenant.
Clé : reformulez votre refus en parlant de vous :« Je ne peux pas m’engager là-dessus pour l’instant » plutôt que « Tu me demandes trop ».
Un non authentique ouvre un espace pour un vrai oui
Lorsque nous apprenons à dire non sans culpabilité, nos « oui » gagnent en qualité. Ils deviennent des engagements choisis, non des réflexes ou des concessions.
C’est l’un des bénéfices les plus profonds de ce travail : plus de disponibilité, plus de liberté intérieure, plus de justesse relationnelle.
Clé : demandez-vous : « Si je dis oui maintenant, qu’est-ce que je sacrifie ? » Et symétriquement : « Si je dis non, qu’est-ce que je préserve ? »
S’entraîner en douceur : commencer petit
Dire non ne devient pas facile du jour au lendemain. Le changement passe par de petites expériences, des essais, des ajustements. Refuser un café alors que vous n’en avez pas envie, dire que vous avez besoin d’un temps de réflexion avant de répondre… Ces gestes simples renforcent votre capacité à vous sentir légitime.
Clé : choisissez un contexte sans enjeu majeur et entraînez-vous à répondre après un court silence. Le silence permet de revenir vers soi avant d’aller vers l’autre.
Un non qui relie
Apprendre à dire non, en Gestalt, n’est pas un exercice de fermeté mais un processus d’alignement. C’est reconnaître ses limites, les exprimer avec clarté, et rester en lien malgré la différence. Au fond, chaque non posé avec justesse est une occasion de se respecter et d’être respecté.




Article très simple et clair.Limportance d'un vrai OUI où d'un vrai NON qui permet de se respecter soi,nos besoins mes aussi,par là même,de respecter l'Autre.Merci pour cet éclairage....