Le deuil accueilli en Gestalt thérapie
- msuillerot
- 23 mai
- 3 min de lecture

Au sein de mon cabinet, je suis amenée à recevoir des personnes qui vivent un deuil. C'est un sujet sur lequel les croyances sont encore nombreuses et qui peuvent interférer sur ce processus très délicat et personnel.
Dans cet article, je choisis d'aborder ce thème que je traite en séance et qui demande beaucoup de temps et de bienveillance. Souvent, lorsqu'on pense au deuil on pense uniquement à la perte d'un proche, mais il peut concerner également une rupture amoureuse ou amicale, un changement de vie...
Ce qu'il est important de comprendre, c'est que quel que soit le deuil, les émotions vécues sont différentes selon chacun, mais essentielles au processus d'acceptation pour pouvoir continuer d'avancer et à avoir confiance en la vie.
Les croyances sur le deuil
Elles sont nombreuses et affectent notre processus d'acceptation. Souvent, il y a l'idée d'une période définie juste après la perte d'un proche pendant laquelle on serait triste. Or, le processus de deuil n'est pas linéaire. En effet, il y a des moments de vie où l'on peut faire de nouveau des projets, avancer, et pour autant avoir des moments de tristesse pendant lesquels nous repensons au proche disparu sans qu'il y ait forcément une raison. Cette croyance que le deuil est une étape par laquelle passer pour pouvoir continuer d'avancer peut mettre une certaine pression là où nous avons besoin de temps pour prendre soin de nous. En séance de Gestalt thérapie, je vous aide à lâcher prise peu à peu avec cette injonction qui entrave parfois inconsciemment le processus de deuil.
Une autre croyance sur le deuil d'un être cher est qu'il est plus facile à vivre quand le décès était prévisible que lorsqu'il s'agit d'une mort brutale. C'est vrai que si l'on s'en tient au fait que dans le premier cas la personne accompagnante peut s'y préparer, il n'en demeure pas plus simple du fait des circonstances et de la durée pendant laquelle on peut se sentir en souffrance et en impuissance de voir l'état d'un être cher se dégrader progressivement, et de vivre les rendez-vous médicaux avec lui. Dans un cas comme dans l'autre, ce sont les derniers instants de vie, les circonstances du décès, le lien que l'on entretenait avec le défunt et l'impact sur le quotidien qui finalement déterminent la difficulté à vivre un deuil.
La croyance que le temps arrange les choses est aussi très récurrente. Comme s'il y avait une injonction au fait de ne pas s'attarder à vivre chaque étape et les émotions qui vont avec et qu'il faudrait se tourner vers l'avenir. Or, accepter de vivre la douleur est important car celle-ci a un sens, celui d'aller vers l'apaisement du coeur.
Enfin, le deuil ne concerne pas uniquement la perte d'un proche. Il peut s'agir notamment d'une rupture amoureuse ou amicale. Cette blessure demande autant de bienveillance et de patience que pour la perte d'un proche même si la situation est différente. L'impact psychique n'est pas à négliger dans le processus d'acceptation et de reconstruction.
Quel que soit le processus du deuil, nous avons avant tout besoin d'être accueilli dans notre peine et notre souffrance sans jugement. La présence, l'écoute, la bienveillance sont des éléments essentiels pour pouvoir se libérer peu à peu et atténuer cette blessure.
Le deuil n'est pas une maladie, il n'est pas à guérir. Il n'est pas non plus un problème qu'il faut résoudre. Cependant, un accompagnement dans ce processus tel que la Gestalt thérapie peut permettre de mettre en mots les ressentis pour retrouver peu à peu du réconfort et un apaisement intérieur.
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